green IT

L’informatique n’échappe pas à la tendance actuelle qui veut que les entreprises et les particuliers soient de plus en plus préocupés par l’écologie. La crise économique actuelle a agit comme un levier pour les entreprises qui prennent maintenant des initiatives écologiques afin de réduire leurs dépenses. Dans le secteur des nouvelles technologies, on parle de Green IT. Il s’agit d’une tendance qu’ont les entreprises à essayer de réduire leur consommation en énergie mais aussi à utiliser des produits non polluants dans la création de biens de consommation, par exemple.

Dans le secteur IT, la part des charges que représente la consommation en énergie dans le cycle de production est de plus en plus importante. C’est pourquoi les PME mais aussi les grandes entreprises ont décidé de lancer des programmes afin de réduire le plus possible ce coût. D’après une étude menée par Info-Tech Research Group pour le compte d’IBM, entre décembre 2008 et janvier 2009, 80% des quelques milles entreprises sondées ont lancé des initiatives Green IT et 25% d’entre elles ont déjà achevé certains de ces projets, avec un résultat convaincant.

L’origine du Green IT


On peut considérer que le Green IT trouve ses origines dans le programme Energy Star. Ce programme fut crée par l’Agence de Protection Environnementale et le ministère de l’énergie américains. Il vit le jour en 1992. Son but était de proposer un label décerné aux équipements informatiques dont la consommation électrique était faible. En encourageant les citoyens à acheter des produits labélisés Energy Star, l’EPA espérait faire réduire la quantité d’émission des gaz à effet de serre.
Au fil des années, l’EPA a étendu ce label aux équipements de bureau, aux systèmes de climatisation, aux éclairages, etc. Aujourd’hui le label Energy Star peut être utilisé avec la plupart des appareils électro-ménagers et informatiques.
Le site internet du programme Energy Star propose des conseils et des recommandations pour les entreprises et les particuliers, afin d’améliorer leur utilisation de l’énergie et donc de réduire leur facture ainsi que leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les entreprises et le Green IT


Les motivations


Ne nous voilons pas la face, la motivation première des entreprises à investir dans le Green IT est la réduction de leurs dépenses en énergie, qui peut avoir comme conséquence un coût de revient moins important et donc une compétitivité accrue. Avec la crise économique, il est primordial de faire le plus d’économies possibles.

En investissant dans le Green IT et en communiquant la-dessus, les entreprise peuvent aussi améliorer leur image auprès du public et ainsi récupérer des parts de marché.

Néanmoins, on ne peut pas non plus ignorer la citoyenneté de certaines entreprises dont la préoccupation pour la santé de la planète est véritable. Les chefs d’entreprise sont comme tout citoyen et peuvent s’inquiéter des répercutions à long terme de l’explosion de la consommation électrique dans les pays développés. ( En France, 1973 : 171 TWh , 2006 : 478 TWh soit une multiplication par 3 en 30 ans. source : EDF )

Les initiatives


Dans le domaine des technologies de l’information, le plus gros soucis vient de la consommation électrique nécessaire au refroidissement des salles de serveurs informatiques. En effet, la déperdition d’énergie se traduit par un dégagement de chaleur important, ce qui oblige les entreprises à investir dans des systèmes de refroidissement coûteux et à forte consommation en énergie. La production de gaz à effet de serre est donc importante.
Pour lutter contre ce phénomène, il existe plusieurs solutions. Il faut déjà s’assurer que les serveurs sont utilisés au maximum de leur capacité, avant d’en acheter de nouveaux. Il faut également optimiser l’espace de ces salles de serveur, pour pouvoir y installer le plus de machines possibles. Construire de nouvelles salles de stockage augmente les dépenses et la consommation en énergie ! Il est également possible d’améliorer le système de refroidissement en remplaçant les ventilateurs et autres climatisations par un système de watercooling par exemple. Récemment, Google a proposé de visiter l’un de ses datacenter au travers d’une vidéo. On y aperçoit un système de refroidissement à eau assez imposant.

Une autre initiative Green IT consiste à encourager le télétravail. En utilisant la visio-conférence, les entreprises pourraient économiser le prix des déplacements de leurs salariés (avion, hôtel, taxi, etc.) mais aussi réduire l’espace de travail nécessaire aux grandes réunions.

Autre solution : la virtualisation des postes de travail et des serveurs. Limiter le nombre d’ordinateurs physiques demande un investissement moins important et participe à la diminution de l’émission des gaz à effet de serre. C’est aussi un gain de place, et par conséquent, une possibilité d’utiliser des locaux moins grands et donc moins cher.

La consommation de papier est aussi un point important dans le Green IT. Travailler écolo, c’est utiliser du papier recyclé, imprimer seulement quand c’est vraiment nécessaire, de préférence des deux côtés de la feuille. Centraliser les impressions est aussi un bon moyen de surveiller l’utilisation du papier et de l’encre.

L’utilisation de matières premières non polluantes dans la conception des produits high-tech est aussi plus respectueuse de l’environnement. Plusieurs fabriquants (HP, DELL, Samsung, Nokia, Apple) se sont engagés à réduire l’utilisation de carbone et de PVC dans la fabrication de leurs produits. Par exemple, Apple vente les mérites de son dernier MacBook Air, sans carbone.

Les effets pervers


Le greenwashing


En public, tout le monde à la fibre écolo ! En réalité, certains se sentent beaucoup moins concernés que d’autres. Certaines entreprises n’ont pas hésité à utiliser cette corde sensible pour vendre leurs produits “écolo” qui n’avaient de vert que le nom ou la couleur… On appelle cette pratique le greenwashing (peut-être une référence plus ou moins cachée au brainwashing ?), qu’on pourrait traduire en français par “masquarade écologique“.

Cette technique marketing n’a pour but que d’améliorer l’image de l’entreprise auprès des consommateurs, en leur faisant croire que le produit qu’ils vont acheter est écologique en tout point. Le secteur de l’informatique ne doit sûrement pas échapper au Greenwashing mais il est généralement difficile de distinguer le vrai du faux.

Une fausse solution?


Que les constructeurs de matériel informatique tentent de rendre leurs produits plus écologiques, en utilisant moins de matières polluantes comme le carbone ou le PVC, c’est tout à fait louable. Mais est-ce vraiment une solution? L’écologie ne se limite pas à respecter des normes environnementales. Lorsqu’on achète une nouvelle carte graphique, dont la faible consommation électrique est ventée, on jette son ancien matériel, ce qui vient augmenter le nombre des déchets électroniques et électriques entassés dans des déchèteries à travers le monde et notamment dans les pays pauvres ! C’est un achat supplémentaire qui n’était pas forcément nécessaire et qui en fin de compte, n’est pas si écologique qu’on le pensait. Au lieu d’acheter du matériel neuf, censé être plus respectueux de l’environnement, ne vaudrait-il mieux pas conserver son ancien matériel jusqu’à ce qu’il soit vraiment hors d’usage?

Les efforts fournis par les fabriquants ne seront sans doute pas suffisants face à l’explosion de la consommation d’appareils technologiques qui à lieu dans les pays développés. Il faudrait davantage responsabiliser les consommateurs et développer et promouvoir la récupération des matériels obsolètes ou hors d’usage pour les redistribuer ou les recycler.

Conclusion


Plus qu’une tendance, le Green IT est en phase de devenir une part importante de la stratégie des entreprises pour les années à venir. La prise de conscience, autant chez les professionnels que chez les particuliers, a été provoquée par la crise économique et le grenelle de l’environnement. D’autre part, il est fort possible que les différents gouvernements ayant signé le protocole de KYOTO décident un jour de mettre en place la taxe carbone et c’est pourquoi certaines entreprises ont déjà anticipé ce surcoût en lançant des projets Green IT.  Il est à espérer que dans les années à venir, les consommateurs soient de plus en plus concernés et s’investissent davantage dans la protection de l’environnement, en achetant ou en réutilisant du matériel informatique écologique.

petit lexique Green IT

éco-conception :
Nom donné aux domaines de la recherche et développement et de l’ingénierie technique visant la production de biens de consommation conçus - dès l’amont - pour limiter leurs impacts environnementaux.

empreinte carbone :
On appelle “empreinte carbone” la mesure du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par combustion d’énergies fossiles, par les entreprises ou les êtres vivants. On estime qu’un ménage français émet en moyenne 16,4 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an.

PUE (Power usage effectiveness) :
l’échelle Pue (Power usage effectiveness) du Green Grid mesure le ratio entre la dépense énergétique totale d’un bâtiment et celle propre aux équipements informatiques qu’il héberge. (en savoir + )

Quelques références

Green IT sur Wikipédia
Programme Energy Star en français et en anglais.
L’espace Green IT sur LeMondeInformatique.fr
GreenIT.fr , le blog de l’informatique écologique.


6 pratiques qui favorisent la protection de l’environnement sur ZDNet.fr
La Société Générale lance un programme Green IT - LeMondeInformatique.fr
Le guide pour une hight-tech responsable - GreenPeace

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