Critique : Greenzone

Petit tour au cinéma ce matin pour aller voir Greenzone, le dernier film de Paul Greengrass avec Matt Damon (Bloody Sunday, la vengeance dans la peau, la mort dans la peau…). Je remercie au passage JMC du blog Gamers Life qui m’a permis de gagner une invitation pour aller voir ce film ^^.

Greenzone est un film d’action qui traite de l’occupation américaine de Bagdad pendant la guerre en Iraq, en 2003. Le colonel Roy Miller fait partie d’une unité chargée de trouver et sécuriser les armes de destruction massive de Sadam Hussein. Alors que les opérations se succèdent et que des soldats américains et des civils irakiens meurent, Miller ne trouve aucune ADM et finit par se poser des questions. Il est finalement recruté par la CIA pour trouver et ramener l’un des proches de Sadam, le général Al Rawi, le seul à connaître la vérité dans cette affaire. Petit à petit, Miller découvre que des intérêts divergeants entrent en conflit au sein même du gouvernement américain et que c’est toute la légitimité de leur intervention dans ce pays qui pourrait être remise en cause…

Greenzone fait partie de ces films qui posent des questions, mais sans apporter de réponse claire. Il faut dire que le sujet traité est épineux : la légitimité de l’intervention américaine en Iraq (et par extension dans d’autres pays du Moyen Orient…) ! Le film aborde tous les problèmes de ce conflit. La liberté du peuple irakien, la présence ou non des armes de destruction massive, les conflits d’intérêt entre le gouvernement, la CIA et l’armée, les irakiens fidèles à l’ancien régime et ceux qui veulent juste retrouver un semblant de paix pour leur pays ou encore l’état d’esprit des simples marines américains, à qui on demande d’obéir aux ordres sans poser de questions…

On y voit aussi une critique du contrôle de la presse par les autorités. Même des journaux reconnus comme le Washington Post sont trompés par le gouvernement pour faire avaler leur propagande. Après tout, si les sources indiquant la présence d’ADM viennent d’un haut responsable de Washington, il n’y a pas de raison d’en douter, non? Bref, il est question de manipulation permanente pour atteindre un objectif que personne ne connait vraiment. En l’occurrence, il s’agissait ici de mettre à la tête du nouveau gouvernement irakien un pantin contrôlé par les États-Unis.  Et pour en rajouter une couche, le film se termine par un plan sur ce qui semble être une raffinerie de pétrole…

Question réalisation, Greenzone est aussi un succès ! Porté par un Matt Damon toujours aussi convainquant, le film fait se succéder scènes d’action pure et débriefings, sans temps mort. On ne sent pas les 2h passer ! L’ambiance sonore et visuelle nous plonge au cœur d’une ville en proie à la guerre, avec ses fusillades qui ne durent que quelques secondes et ses civils qui courent dans tous les sens pour sauver leur peau. On ressent bien toute l’intensité de la situation.

L’une des dernières scènes du film est d’ailleurs pour moi la plus intense et sans doute la plus réussie : une course poursuite dans les rues entourant un marché de Bagdad, de nuit ! Une vraie guérilla urbaine ! On rappellera au passage que le monteur des scènes de Greenzone est aussi celui qui a travaillé sur La vengeance dans la peau, ceci expliquant sans doute celà… ^^

Bref, Greenzone est un très bon film. J’ai beaucoup aimé et je le recommande vivement, si vous aimez les bons films d’action, avec un peu de réflexion

Pour plus d’informations et pour visionner la bande-annonce, visitez le site officiel de Greenzone !

Mots-clés : Critiques, Greenzone, Matt Damon